lundi 8 décembre 2014

Consommation durable et Typologie de consommateurs 2013 – PLUS RADICAUX ET IMPATIENTS !

Article du site www.blog-ethicity.net (18/09/13) : 

Le débat actuel sur la transition énergétique pose la question de notre consommation et de nos modes de vie. Ethicity dans sa contribution au débat rappelait en avril dernier la prise de conscience et la volonté de changement et d’action des français pour une consommation plus responsable. 
 
Pour mieux comprendre les motivations et leviers de changement de comportement des français, Ethicity présente aujourd’hui une analyse plus fine des résultats de son étude[1] à travers une typologie de 8 groupes de consommateurs et son évolution par rapport à 2011.

La fin du Déni ?
Alors qu’en 2011 et 2012, nous estimions à un tiers la population totalement imperméable aux enjeux et solutions pour une consommation plus responsable, on observe cette année une augmentation du niveau de conscience dans tous les groupes avec le rattrapage et l’augmentation de la perméabilité des types les moins sensibles et engagés. En effet, la perte de confiance dans les politiques et les entreprises/les marques, le besoin d’essentiel et d’être rassurés sur les fondamentaux des produits (sécurité, qualité, traçabilité) touche tout le monde et laisse de moins en moins de personnes indifférentes. La moyenne des français bascule vers une attente de l’autrement et croit en la nécessité du développement durable. On observe d’ailleurs une plus grande hétérogénéité socio-culturelle dans les groupes, notamment chez les plus impliqués.

Ces phénomènes illustrent un cycle d’intégration du développement durable dans les habitudes des français, car avec la fin du déni, vient le début de l’action pour ceux qui étaient moins engagés.

Les plus engagés s’impatientent et se radicalisent…

Les éclaireurs réactifs (de 10% à 10.5%)
 Le développement durable est pour eux une réalité très concrète : ils sont toujours inconditionnels et encore plus engagés qu’avant, notamment en faveur de la justice sociale. Ils agissent davantage dans leur consommation que ce soit pour récompenser les bonnes pratiques ou sanctionner les mauvaises. Ils veulent que l’information circule et sont des influenceurs critiques et plus pessimistes.
En effet, d’après notre analyse de 5 secteurs : Ils consomment plus de produits issus de l’agriculture biologique (alimentaires, produits d’hygiène), utilisent plus de marques vertes (produits d’entretien) et d’éco-recharges.

Les verts-bâtisseurs impatients (de 9.4% à 11.3%)
Ils sont plus contraints financièrement dans leur consommation et attendent donc un changement rapide et des solutions pour pouvoir agir quand même à leur niveau : des prix plus bas des produits verts, plus de choix. Ils agissent par le consommer malin : consomment des produits de saison, des produits d’occasion. Ils privilégient une consommation de qualité plutôt que de quantité, avec des produits meilleurs pour la santé et respectueux de l’environnement. Ils se rapprochent des éco-restreints et il y a un danger qu’ils finissent par basculer dans le pessimisme si rien n’est fait.
En effet, d’après notre analyse de 5 secteurs : ils consomment un peu plus d’aliments bio, mais moins de marques vertes (produits d’entretien) qui perçues comme chères, et sont toujours plus que la moyenne des français à vouloir une voiture hybride ou électrique.

Les bio-beaux exigeants (de 14% à 12.4%)
Privilégiés, à l’aise dans notre société actuelle, ils recherchent le bien-être et sont très attentifs à leur santé. Ils agissent moins qu’avant (économies d’énergie, tri), ils ne se privent pas et leur consommation reste stable. Ils consomment toujours autant mais plus de produits durables car ils veulent des produits sûrs et de qualité. Ils ont, de ce fait, beaucoup d’attentes en matière d’information globale et de produits afin de faire les meilleurs choix.
En effet, d’après notre analyse de 5 secteurs : ils consomment plus de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique, mais font peu attention aux économies d’énergie, d’eau et au tri sélectif.

Les bonne-conduite optimistes (de 6.6% à 7.3%) 
Un groupe stable et âgé, ils sont toujours exemplaires, et attentifs à l’éthique, à la recherche des bonnes actions à accomplir. Ils croient en l’avenir de notre société, mais sont très préoccupés par le chômage et la crise du pouvoir d’achat. Ils sont devenus encore plus radicaux dans leurs convictions, et utilisent leur consommation comme moyen d’action pour lutter contre les problèmes de société. Ils consomment malin et privilégient les circuits courts, les produits locaux et les produits de saison.

… d’autres prennent davantage position

Les perméables pragmatiques (de 9.3% à 11.9%)
Groupe qui progresse le plus, ils sont plus préoccupés par le sujet qu’avant. Ils ont été sensibles aux campagnes de sensibilisation et veulent encore plus d’information. Plutôt dans l’action ciblée et concrète, ils acquièrent les gestes et la motivation pour agir sur ce qui est à leur niveau (local, impact sur l’emploi, répartition plus juste de la valeur). Ils ont compris qu’il fallait gérer leur consommation et l’utilisent au profit des enjeux sociaux et locaux.

Les minimiseurs réveillés (de 17.9% à 17.1%)
Alors qu’ils étaient dans le déni, ils ont pris conscience de la nécessité du développement durable. Cependant, ils restent très méfiants dans l’information et les produits qui leurs sont proposés, surtout par les grandes entreprises. La société de surconsommation les énerve et ils préfèrent la qualité et la durabilité plutôt que la quantité. Ils restent dans la déconsommation car ils commencent à souffrir financièrement, mais essayent d’agir notamment en achetant local et en évitant le gaspillage.

Certains ne changent pas

Les consophages toujours (de 17.2% à 14.1%)
Ils sont un peu plus conscients de la nécessité de réformer les choses, mais ils ne se sentent pas concernés et n’agissent pas au quotidien dans ce sens. Nostalgiques, ils recherchent la simplicité d’avant et les prix bas. Ils restent dans la possession et ne veulent pas faire de sacrifices, même s’ils ont moins peur de manquer. Ils sont moins frustrés et plus optimistes qu’avant.

La fatigue des éco-restreints !

Les Eco-restreints fatigués (de 15.6% à 15.3%)
Leur nombre est stable, mais ils ressentent de plein fouet les effets de la crise, se marginalisent et rejettent complètement le développement durable. Anxieux et proches des préoccupations matérielles, les seuls efforts qu’ils s’autorisent sont ceux permettant de faire des économies (énergie, eau, gaspillage). Ils ont une sensibilité forte à tout ce qui touche au vivant et à la biodiversité, mais démotivés et très pessimistes et n’ont plus le temps ni l’énergie à consacrer à ces problématiques.

En conclusion, sur fond de prise de conscience, on observe un double mouvement dans une société en transition : contraction, nervosité, et aspiration au changement. A l’heure où le mobile et les réseaux permettent l’accès à tous à l’information, l’enjeu aujourd’hui est de réussir à répondre au besoin qu’ont les français de retrouver du lien, qu’il soit social, avec la nature ou avec l’origine des produits.

[1] Résultats de l’enquête Ethicity menée par Kantar Media Intelligence auprès d’un panel représentatif de la société française de 3577 individus âgés de 15 à 74 ans. Enquête terrain auto-administrée par voie postale du 21 février au 14 mars 2013. Utilisation de l’échantillon SIMM / TGI  2012 en Access Panel. En partenariat avec Aegis Media Solution.

lundi 3 novembre 2014

Un climat plus méditerranéen

Article du site askmedia.fr (11/4/2014) :

ASK MEDIA POUR LE PARISIEN MAGAZINE

Ask Média réalise les infographies du Parisien magazine, en kiosque tous les vendredis et disponible sur leparisienmag.fr : recherche des données, vérification des informations, conception et réalisation de l’infographie.

Dans le numéro du 11 avril, le magazine consacre un dossier au réchauffement climatique : le GIEC a rendu son dernier rapport, bien plus alarmant que le précédent, qui date de 2007. Le réchauffement de la planète va bouleverser le climat tempéré de la France. Des indices prouvent que le phénomène a déjà commencé, notre carte présente les signes déjà visibles (fonte des glaciers, migration de certaines espèces) et les prévisions de chaleur et sécheresse. 

Infographie

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Cet article est en complément du Rapport alarmiste des experts du GIEC que vous pouvez lire en suivant ce lien.

Nileo, cabinet de conseil en environnement et sécurité propose plusieurs prestations pour la lutte contre le réchauffement climatique : 
 Pour plus d'informations, contactez nous par mail en écrivant à contact@nileo.fr ou en appelant directement au 09.82.43.72.85

lundi 13 octobre 2014

Rapport européen sur les coûts liés aux risques psychosociaux au travail

Article du site www.etui.org (11/8/2014) :

L'Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (EU-OSHA) a présenté fin juin un rapport sur les coûts économiques imputables au stress, à la violence, au harcèlement et à d'autres risques psychosociaux liés au travail (manque de soutien au travail, charge de travail excessive, etc.). EU-OSHA a passé en revue la littérature consacrée à ce sujet ces vingt dernières années, principalement en Europe occidentale. "Les coûts financiers directs sont essentiellement à la charge de la société à travers le système de santé publique", indique le rapport. Le rapport insiste sur le lien entre risques psychosociaux liés au travail et les problèmes de santé mentale, comme la dépression, les maladies cardiovasculaires, les troubles musculosquelettiques et le diabète. 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c7/Frustrated_man_at_a_desk_(cropped).jpg

Les chiffres européens les plus récents portent sur la dépression en lien avec le travail. En 2013, le bureau de consultance Matrix avait, dans un rapport commandé par la Commission européenne, estimé ces coûts à 617 milliards d'euros par an en Europe, dont 273 milliards en raison de l'absentéisme et du présentéisme* et 242 milliards dus à la perte de productivité.

Le rapport présente également des estimations tirées de rapports nationaux, mais souligne qu'il est difficile d'effectuer des comparaisons entre pays car les méthodologies utilisées varient considérablement. EU-OSHA plaide donc pour le développement de méthodologies simples afin d'aider les employeurs à estimer les coûts induits par le stress et les risques psychosociaux au travail.

*Le présentéisme se définit comme la réduction de la performance d’un employé en raison d’un problème de santé quand des travailleurs choisissent d'être présents au travail, mais sont incapables d'exécuter leur travail à leur niveau de performance normal.

lundi 6 octobre 2014

Affichage environnemental : un dispositif « simple » d’ici 2020

Article du site www.enviro2b.com (19/11/2013) : 
Rédigé par enviro2b

Le gouvernement a transmis au Parlement le bilan de l’expérimentation nationale de l’affichage environnemental. Ce rapport, fruit d’un travail collaboratif avec toutes les parties prenantes (entreprises, fédérations professionnelles et associations de consommateurs et de protection de l’environnement), a associé 168 entreprises de tailles et de secteurs très divers, de juillet 2011 à juillet 2012, sous le pilotage du ministère de l’Écologie.

L’affichage environnemental permet aux consommateurs de connaître les principaux impacts environnementaux des produits mis sur le marché grâce à différents supports (emballage, étiquette, site Internet…). Il a un double objectif : informer les consommateurs pour orienter leur choix mais également inciter les producteurs à développer une démarche d’éco-conception de leurs produits.

60 % des 168 entreprises participantes, toutes volontaires, se sont déclarées satisfaites d’avoir participé à cette expérimentation. Pour 78 % des entreprises ayant pris part ainsi de façon spontanée à l’expérimentation, l’affichage a été un moyen de mieux connaître les performances environnementales de toute la chaîne d’approvisionnement ou de la filière, tandis que 73 % estiment que l’affichage environnemental représente une source de compétitivité potentielle.

Une démarche volontaire

Le rapport souligne trois conditions à remplir pour réussir le déploiement de ce type d’affichage : la nécessité d’un accompagnement technique pour les entreprises, la maîtrise des coûts liés à sa mise en œuvre, ainsi que le besoin de déterminer des procédures de contrôle efficaces quelle que soit l’origine des produits. Enfin, le rapport note les difficultés méthodologiques et le travail important de construction de bases de données qui doit être poursuivi, en particulier pour le secteur des produits agro-alimentaires.

Le rapport conclut donc à la nécessité, dans l’attente d’un dispositif communautaire, d’engager une démarche qui soit à la fois volontaire et progressive, par secteur d’activité, cohérente avec le niveau européen, compatible avec les règles du commerce international et s’appuyant sur des référentiels méthodologiques développés depuis plus de cinq ans par l’Association française de normalisation (AFNOR) et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME).

A l’échelle européenne

Ces conclusions sont pleinement partagées par le Conseil national de la consommation (CNC), qui a rendu le 9 juillet 2013, à la demande du ministère de l’écologie, un avis sur l’expérimentation, annexé au rapport. Le Conseil estime qu’est positive toute démarche concourant à l’amélioration progressive de l’information des consommateurs sur les caractéristiques environnementales des produits et au renforcement de l’organisation des entreprises sur le suivi et la fiabilité des données se rapportant à ces caractéristiques.

Le CNC a identifié, de manière convergente avec le bilan de l’expérimentation plusieurs pré-requis à satisfaire -fiabilisation des bases méthodologiques, uniformisation du format d’affichage- et pistes de travail à approfondir -question des coûts, contrôlabilité de l’affichage et articulation avec le droit communautaire et international- en vue d’améliorer le dispositif. Il a donc invité les différentes parties prenantes à poursuivre le travail dans ces perspectives.

Avec cette expérimentation, la France va nourrir la réflexion initiée par la Commission européenne sur la mise en place d’un dispositif d’affichage environnemental à l’échelle de l’Union européenne et pourra de ce fait travailler en bonne coordination avec les autorités communautaires sur ce sujet.

Pour le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, “main dans la main avec les entreprises volontaires, le gouvernement va continuer à améliorer l’affichage environnemental, avec la volonté d’aboutir d’ici 2020 à un dispositif simple, utile aux consommateurs et permettant aux industriels de faire progresser l’éco-conception des produits”.

lundi 15 septembre 2014

Management environnemental : la nouvelle version de la norme ISO 14001 en consultation

Article du site www.actu-environnement.com (28/8/14) : 
Rédigé par

L'Afnor soumet à enquête publique jusqu'au 20 octobre prochain la version révisée de la norme ISO 14001 relative au management de l'environnement.

Cette norme, publiée en 1996 et révisée en 2004, incite les organisations à améliorer durablement leurs pratiques environnementales. Elle a été adoptée par plus de 250.000 utilisateurs certifiés de 155 pays différents. Plusieurs évolutions sont prévues dans cette nouvelle version de la norme dont la publication est programmée en 2015.

"Une nouvelle exigence a été introduite pour encourager les organisations à s'intéresser davantage au contexte mouvant dans lequel elles évoluent", indique l'Afnor. Au-delà de la limitation des nuisances et des dégradations, la norme révisée demande par ailleurs aux organisations d'être proactives en matière de protection de l'environnement. "Cela peut inclure la prévention des pollutions, l'utilisation des ressources durables, l'atténuation et l'adaptation aux changements climatiques, la protection de la biodiversité et des écosystèmes", détaille l'Association française de normalisation. Les organisations devront intégrer également la maîtrise des impacts associés à l'utilisation des produits et à leur traitement en fin de vie.

Compenser un manque d'ambition de la version précédente

"La notion d'amélioration continue évolue vers celle d'amélioration de la performance environnementale, pour compenser un « manque d'ambition » reproché à la version précédente", précise aussi l'Afnor. Les évolutions touchent également la documentation, ainsi que la communication, qu'elle soit interne à l'organisation ou dirigée vers l'extérieur.

Suite à cette enquête publique, la commission de normalisation française se réunira le 6 novembre à Paris pour examiner tous les commentaires reçus. Les contributions de chaque pays seront ensuite étudiées en février 2015 par un groupe de travail de l'Organisation internationale de normalisation (ISO). Le projet sera enfin soumis à un vote final avant sa publication attendue pour le troisième trimestre 2015.

lundi 1 septembre 2014

Le défi mondial : résoudre l'équation de Kaya

Article du site www.carbone4.com : 
Rédigé par Jean-Yves Wilmotte

L'équation de Kaya a été développé par Yoichi Kaya, un économiste de l'énergie japonais, dans son ouvrage Environment, Energy, and Economy : strategies for sustainability.
L’équation de Kaya se définit comme le produit des ratios suivants :

Si nous voulons limiter la hausse de la température à 2 degrés en moyenne sur la planète d’ici 2050, nous devons diviser les émissions de CO2 par 3 d’ici à 2050 à l’échelle mondiale.
  • PIB / population : c’est notre pouvoir d’achat. La plupart des citoyens souhaitent le voir augmenter de 2% par an minimum, ce qui conduit à le multiplier par 2,2 en 40 ans. Nous allons poursuivre le calcul avec cette hypothèse. 
Si nous voulons diviser les émissions de GES mondiales par 3 en 2050, en tenant compte de la hausse de la population et du pouvoir d’achat, il faut diviser les ratios Energie/PIB et CO2/Energie par 10, ce qui revient par exemple à diviser chacun des ratios par 3.
  • Energie / PIB: c’est le nombre de kWh nécessaires pour fabriquer un produit ou fournir un service (par exemple un service de transport). Ce ratio s’est amélioré de 30% entre 1970 et 2005 dans le monde. C’est ce que l’on appelle communément l’efficacité énergétique. Diviser ce ratio par 3 en 40 ans suppose d’aller bien plus vite que de par le passé !
  • CO2 par énergie : il reflète le mix énergétique (attention ! pas seulement électrique) utilisé par les hummains. Ce ratio s’est amélioré de 10% seulement en 35 ans (1970 à 2005). La division par 3 de ce ratio suppose une pénétration massive des énergies « sans carbone » dans le mix énergétique.
Or on constate sur le graphique suivant que nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire  :

Source : Banque Mondiale
Si on explicite ces évolutions grâce aux facteurs de l'équation de Kaya, on obtient les courbes suivantes :

Source : Banque Mondiale 

  • L'intensité énergétique du PIB (Energie/PIB) ne baisse plus depuis 2001, ce qui signifie qu’on a du mal à améliorer l’efficacité énergétique mondiale.
  • L'intensité CO2 de l'énergie de 2011 ... est remontée au niveau de 1971, ce qui veut dire que malgré le développement des énergies renouvelables, on continue à faire tourner toujours plus les centrales thermiques.
Pour trouver la bonne trajectoire, vous pouvez jouer sur les 4 facteurs de l'équation de Kaya :
Simulateur sur la page de l'article.

lundi 4 août 2014

Où en sont les entreprises françaises en matière de RSE?

Article du site www.youphil.com (17/2/2014) :
Rédigé par Alan Fustec

Pour Alan Fustec, directeur général de l'agence Lucie, les entreprises cotées sont de plus en plus nombreuses à s'engager sur leur responsabilité sociale et environnementale, mais les PME ont encore un long chemin à parcourir.
> Cette tribune a initialement été publiée dans la Lettre professionnelle "Tendances de l'innovation sociétale" N°70 du 11 février 2014.

La Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) peut se définir comme l’intégration des principes du développement durable à l’entreprise. Le concept existe depuis 1999, année du lancement du Global compact, contrat que toute entreprise peut signer directement avec l’ONU, et conçu par l’ancien secrétaire général Kofi Annan. La RSE a atteint son stade de maturité en 2010 lors de la publication de la norme ISO 26.000. Où en sont aujourd’hui les entreprises françaises?

L’Agence Lucie, créée en 2009, délivre aux entreprises françaises le label Lucie, premier label français de RSE aligné sur l’ISO 26.000. Nous avons produit pour la plateforme gouvernementale sur la RSE un rapport sur l’état de la RSE en France [Etude présentée à la plateforme RSE en février 2014, dévoilée en exclusivité à Youphil]. Il dresse un panorama synthétique de la situation et de la montée en puissance de la RSE dans notre pays. Ses résultats sont à la fois encourageants et un peu décevants.

Les grandes entreprises cotées en marche

Les grandes entreprises ont une contrainte règlementaire depuis la loi NRE de 2001 qui leur impose la production d’un rapport annuel de développement durable. Un article de la loi Grenelle 2 (n° 225) accroit l’exigence et l’étend à terme à toutes les entreprises de plus de 500 personnes. Mais pour produire un tel rapport, il faut du contenu. Depuis plus de dix ans, les grands groupes progressent donc dans le domaine de la RSE et ce mouvement touche maintenant les entreprises de taille intermédiaire.

Mais ces entreprises sont peu nombreuses (de l’ordre de 500) alors qu’il existe dans notre pays environ deux millions de PME et un million d’entreprises individuelles. Le graphique ci-dessous présente une approximation de l’engagement en RSE des PME françaises. Les entreprises qui ont un bon niveau de maturité (mise en œuvre de l’ISO 26.000 ou équivalent) sont très peu nombreuses: environ 2 pour 1000. Celles avec un engagement important qui ne couvre pas pour autant tout le champ de la RSE sont au nombre de 1%.

Un tiers de PME inactives

Les entreprises partiellement engagées ont mis en œuvre un pan important de la RSE (par exemple une certification ISO 14.001) qui représentent 4% du total soit environ 50.000 entreprises. Les opportunistes sont des entreprises qui, parfois sans le savoir ont de bonnes pratiques alignées sur la RSE qu’elles ont mises en œuvre par contrainte ou par intérêt sans avoir spécifiquement conçu un engagement dans ce domaine. Il reste enfin 29% de PME qui ne font rien sur le sujet. Le niveau de prise en compte de la RSE est enfin très faible dans les entreprises individuelles (artisans, professions libérales…). 

 
Source: Label Lucie 

Ces chiffres montrent l’ampleur du chantier qui reste devant nous pour que l’économie de notre pays devienne effectivement durable. Notons toutefois, et c’est un point encourageant, que les PME "en voie d’engagement" sont de plus en plus nombreuses et que l’engagement en RSE progresse chaque année malgré un contexte économique difficile. La communauté Lucie forte de sa centaine de membres représente dans ce paysage un réseau social militant d’entreprise qui appelle de leurs vœux un déploiement beaucoup plus important de la RSE en France.

Leur conviction peut se résumer très simplement: "le développement durable n’est pas un frein à la création de richesses, c’est une autre façon d’en produire et c’est l’irresponsabilité et non pas la responsabilité qui crée la pauvreté". Au-delà de la profession de foi, la communauté Lucie s’attèle à apporter des preuves de ces convictions: un programme de mesure de la performance économique de la RSE est actuellement mis en œuvre en son sein et produit des bilans économiques en euros des projets RSE. Le résultat sera bientôt publié. Il montre que la RSE est rentable.

Nileo, cabinet de conseil et de formation, basé au Mans, à 50mn de Paris, vous accompagne dans la mise en place d'une démarche RSE dans votre entreprise. N'hésitez pas à nous contacter par téléphone au 09.82.43.72.85 ou par mail en écrivant à contact@nileo.fr

lundi 21 juillet 2014

Télétravail et révolution numérique : la source du renouveau des villes en périphérie des grandes métropoles …

Article du site www.agir2014.fr (6/2/2014)
Rédigé par Lionel Mazurié

Vers la création d’un Tiers-Lieux à Villeneuve : le projet « Tiers-Neuve » 

Le temps des villes dortoirs risque d’être révolu … 

Quelque soit l’état de l’économie, en crise ou pas, il y a et il y aura, dans les tous prochains mois et années,  redonne dans l’activité professionnelle avec des inactifs récurrents (non étudiants et non retraités), « produits » de nos civilisations globalisées, des actifs à temps partiel et de plus en plus d’actifs, à contrat à temps complet, à qui sera proposé le télétravail total ou partiel  (3 à 4 jours par semaine au domicile) dans les prochains mois …
L’enjeu du télétravail est expliqué par plusieurs éléments, entre autres :
  • La non nécessité d’un outil de travail « massif » et statique dans le secteur tertiaire voir secondaire.
  • Le prix du mètre carré des locaux professionnels sur l’ensemble du territoire et des services transverses associés, tout aussi coûteux pour les entreprises et l’état,
  • Les difficultés de déplacements dans les grandes métropoles (que ce soit les véhicules particuliers ou les transports en commun qui se focalisent de plus en plus sur la couverture en termes de liaisons délaissant l’optimisation des temps de parcours …),
  • L’explosion des équipes de travail multi-sites sur plusieurs villes, pays, …
  • L’intégration des nouvelles techniques numériques par une majorité des différentes classes d’âge,
  • Le développement des moyens de communication ambulants (visioconférence),
  • La mutation industrielle de notre pays avec moins d’entités de production manufacturière …,
  • L’évolution des mentalités vers plus de responsabilisation, moins d’horaires fixes mais davantage d évaluation continue du collaborateur sur le résultat effectif.
Cette démarche de télétravail est aussi bien amenée dans le secteur privé que dans le secteur public qui y est ouvert  pour ces mêmes raisons.

Le 29 février 2012, l’Assemblée Nationale a adopté les mesures (loi Warsmann) relatives à la simplification et à l’allègement des démarches administratives pour le télétravail, qui entrent ainsi dans le code du travail.
Trois volets sont respectés : le volontariat du collaborateur, la contractualisation spécifique et la  réversibilité de ce choix, ceci,  avec une garantie de prise en charge des coûts par l’employeur (portables et périphériques, accès internet, …)
Dans le rapport dit « Lebreton » sur la notion de territoires numériques, rapport présenté le 18 septembre dernier au ministre de l’Égalité des territoires et du logement, le télétravail fait partie intégrante des 22 propositions de ce dossier.

Il y est présenté comme un moyen de « soutenir l’économie résidentielle et aider à la revitalisation des territoires isolés », mais aussi pour l’installation de nouveaux habitants : « La réduction de la pression sur les transports peut inciter des travailleurs à venir s’installer dans des espaces de faible densité. De nouveaux lieux de travail, parfois qualifiés de « tiers-lieux » car ils ne sont ni le domicile du salarié ni le siège de l’entreprise, peuvent devenir un élément d’attractivité et de renouveau pour ces territoires« .

Les tiers lieux (espace d’accueil des télétravailleurs avec une infrastructure adaptée avec l’accès au wi-fi, à des espaces conviviaux, tranquilles, l’accès à des salles de réunion, de prospection téléphonique, de reprographie …) sont jugés plus propices que le domicile au développement d’un télétravail qui n’isole pas les salariés et qui deviendront nécessaires à son équilibre personnel et social

Alors quelles conséquences pour une ville comme Villeneuve …

Eh bien, il s’agit de la reconquête de sa ville par la population active et les familles qui, la journée, devront sortir, faire leurs courses,  se socialiser, retrouver de la convivialité. Les temps de transport se réduiront en conséquence … la circulation elle aussi …  la pollution sera amoindrie ...

La révolution numérique et le haut débit amènent la fluidité de l’information … le présentiel en entreprise n’est plus nécessaire… la confiance dans les collaborateurs s’améliore même s’il existe des moyens de tracer l’activité effective par la mesure quantitative et qualitative de l’utilisation de ses outils de travail (analyse des tâches sur son ordinateur portable, géolocalisation de la personne ou du véhicule, enregistrement d’une démarche commerciale in-situ …).

La liberté à néanmoins son contrepoids en contraintes devant être acceptées avec son employeur public ou privé ... 

Il s’agit d’un changement sociétal majeur qui va conduire à faire revivre les villes périphériques des centres d’activités. 

Pour cela il faut se préparer à créer un ou des tiers-lieux dans notre ville et à adapter l’offre de service municipal satellite (assistante sociales, crèches, vie associative et sportive, souplesse d’ouverture des services …) aux habitants qui profiteront plus de leurs logements en journée de semaine et amélioreront leur vie amicale et familiale au sein de leur ville.

Ce serait un lieu où se croisent, en toute convivialité, les actifs, inactifs, entrepreneurs, le lieu où l’information sera concentrée pour plus d’efficacité et de réussite. Le premier cocon avant de commencer, par exemple, une activité dans la pépinière d’entreprise de notre ville.

Nous nommons à AGIR2014 ce projet de Tiers-Lieux « Tiers-Neuve » pour être pilote à Villeneuve sur ce sujet.

Si vous aussi, vous souhaitez mettre en place une démarche de visant à opter pour le télétravail, Nileo peut vous accompagner. N'hésitez pas à nous contacter par mail en écrivant à contact@nileo.fr ou en appelant directement au 09.82.43.72.85.

lundi 7 juillet 2014

Comment San Francisco s'approche du zero déchet ...


Article du site www.lemonde.fr (8/6/2014) :

Par Alexandre Pouchard, envoyé spécial

Le soleil n'est pas encore levé qu'un étrange ballet commence. Chacun à leur tour, des dizaines de camions viennent déverser des tonnes et des tonnes de restes de nourriture, d'herbe coupée, de branchages. Un mois plus tard, ces déchets organiques ressortiront sous la forme d'un riche compost aussi fin que du sable. Ici, à Vacaville, à une heure de route au nord de San Francisco, se joue quotidiennement une partie essentielle de l'objectif que s'est fixé la ville californienne : parvenir, d'ici à 2020, à zéro déchet non recyclé ou composté, évitant ainsi d'utiliser des décharges ou des incinérateurs, très polluants.


 

Pour parvenir à ce but jamais atteint par une aussi grande ville dans le monde, San Francisco fait preuve de volontarisme politique et multiplie les initiatives législatives.

Lire le détail : L'arsenal législatif de San Francisco pour arriver au « zéro déchet »
Dernière en date, l'interdiction de la vente et de la distribution de petites bouteilles d'eau en plastique dans les espaces publics de la ville, adoptée à l'unanimité par le conseil municipal début mars et qui entrera en vigueur en octobre (sauf lors d'événements majeurs sur la voie publique, comme la Gay Pride). A la place, seront installées de nombreuses fontaines d'eau et des gobelets compostables pourront être distribués pendant des événements.

« Les bouteilles d'eau en plastique coûtent cher à produire et ont un coût environnemental considérable. Il lui faut mille ans pour qu'elles se dégradent », a justifié le conseiller municipal David Chiu, à l'origine d'une mesure qui mentionne le risque pour la santé, des composés chimiques comme les phtalates pouvant s'infiltrer dans l'eau et « perturber les hormones et ainsi accroître le risque d'infertilité, de cancer et de fausses couches ». « Si nous pouvons les interdire dans l'espace public, que les gens comprennent que c'est totalement faisable, alors nous pourrons aller plus loin », a ajouté M. Chiu. Autrement dit, envisager une interdiction totale.

« ON NOUS A TRAITÉS DE FOUS »

Etape par étape, voilà la méthode qu'a adoptée San Francisco depuis le vote de l'objectif « zéro déchet », en 2002. « La Californie s'était déjà fixé un objectif de 50 % de recyclage d'ici à 2010. Mais nous voulions aller plus loin, raconte Jared Blumenfeld, ancien directeur du département de l'environnement de San Francisco et actuel directeur régional de l'Agence de protection environnementale (EPA). Nous nous sommes mis d'accord sur l'objectif ambitieux du zéro déchet puis sur une date à la fois assez lointaine pour nous donner les moyens de l'atteindre mais aussi assez proche pour que tout le monde se sente aussitôt concerné. » Ce sera 2020, avec un point d'étape de 75 % en 2010.

Tout restait alors à faire. « On nous a traités de fous », sourit-il. Mais une étude menée à ce moment-là avait montré que 90 % des déchets finissant dans les décharges pouvaient être recyclés, et que la part la plus importante était la nourriture. Or « nous ne voyons pas les déchets comme une charge, mais comme une valeur, ils peuvent être utilisés », explique Robert Reed, chargé des relations publiques à Recology, la coopérative qui collecte et traite les déchets de San Francisco.

C'est ainsi que le département de l'environnement a commencé par cibler les hôtels et les restaurants, très nombreux à San Francisco... et qui génèrent beaucoup de déchets organiques. « Nous avons commencé par un hôtel test, le Hilton, qui sert 7 500 repas par jour, et nous avons mis en place un système simple : les poubelles des recyclables et des compostables coûtent beaucoup moins cher, chaque mois sur la facture, que celles des déchets non recyclables, explique Jared Blumenfeld. Si vous recyclez et compostez tous vos déchets, alors vous aurez besoin de moins de poubelles 'normales', ou bien des plus petites. Et vous économiserez de l'argent. »

 
Chaque habitant de San Francisco est désormais habitué à trier ses déchets dans trois poubelles : en noir, celle destinée à la décharge ; en vert celle pour le compost ; et en bleu les recyclables. | Alexandre Pouchard/LeMonde.fr

Le système est une pleine réussite : en un an, le Hilton économise 200 000 dollars (145 000 euros) et l'initiative est alors très vite étendue à l'ensemble des professionnels. Le système est également proposé, sur une base volontaire, aux habitants qui le souhaitent. « En quatre ans, entre 2001 et 2005, nous sommes passés de 42 % à 60 % de nos déchets qui étaient recyclés », se félicite Jared Blumenfeld.

SACS PLASTIQUES BANNIS
Une des parties peu visibles des déchets, mais néanmoins importante, est l'ensemble des débris générés par le secteur de la construction. Après deux ans de négociations, la ville oblige en 2006 tous les professionnels du bâtiment à recycler au moins 65 % de leurs débris tels le béton, le métal ou encore le bois, dans des centres agréés. Une suspension de six mois est prévue pour les contrevenants. En parallèle, la ville s'engage à n'utiliser que des matériaux recyclés pour des travaux publics comme l'asphalte, les trottoirs ou encore les gouttières.

Mais tout cela ne suffit pas. En 2007 et 2008, le taux de récupération des déchets stagne aux alentours de 70 %, alors que la ville s'était fixé 75 % en 2010. San Francisco passe alors une étape supplémentaire avec deux décisions touchant directement au quotidien des habitants. Les sacs plastiques sont tout d'abord bannis des supermarchés, avec obligation d'utiliser des sacs en papier ou en plastique compostable – payants, pour inciter les clients à ramener leur propre sac.

Lire : L'interdiction des sacs en plastique se mondialise

Puis, en 2009, le recyclage et le compostage sont rendus obligatoires pour tous les habitants. Le même système est appliqué : chaque maison et immeuble reçoit une facture détaillée et peut l'alléger en utilisant de moins en moins la poubelle « normale » pour préférer celles dédiées au recyclage et au compostage. Des contrôles sont effectués régulièrement et des avertissements sont suivis d'amendes pour les contrevenants, pouvant aller de 100 à 1 000 dollars (73 à 730 euros). « Cela a été notre mesure la plus controversée, admet Jared Blumenfeld. On nous a accusés de mettre en place une "police environnementale". Nous avons longuement expliqué que ce n'était pas le cas et que tout le monde avait à y gagner. Si nous l'avions tout de suite rendu obligatoire, cela n'aurait pas marché, il fallait que ce soit progressif. »

Lire l'interview : « Un système de zéro déchet coûte moins cher »

« LE COMPOST N'A QUE DES EFFETS BÉNÉFIQUES »
L'effort paye : la ville atteint 77 % de recyclage en 2010 et a aujourd'hui dépassé les 80 %.
 
Quelque 600 tonnes de déchets organiques sont récupérées chaque jour et envoyées au centre de Vacaville, où est produit un compost très convoité par les agriculteurs. Comme Dave Mella, qui gère le vignoble Chateau Montelena, dans la Napa Valley. « Le compost est très riche car il est constitué de multiples déchets organiques et il n'a que des effets bénéfiques : il fixe le carbone dans le sol et apporte beaucoup de nutriments à la vigne. » Dave Mella utilise le compost de Recology depuis bientôt dix ans. Ce fut d'abord un pari pour ce domaine qui a acquis une notoriété mondiale en remportant une dégustation à Paris en 1976 devant des vins français – et dont un livre, Le Jugement de Paris, puis un film, raconteront l'histoire. « J'étais terrifié à l'idée de changer le vin, confie Dave Mella. J'ai d'abord testé le compost sur une petite partie du domaine, puis je l'ai progressivement étendu car le vin était meilleur... et c'est meilleur pour le sol ! »

Malgré tout, San Francisco n'a pas encore atteint les 100 % et la dernière partie s'annonce la plus difficile. « Nous y arriverons, assure Robert Reed, de Recology, quand on lui oppose notre scepticisme. La moitié des déchets encore envoyés dans les décharges peuvent être recyclés. Nous devons accentuer notre effort. Par exemple, sensibiliser les habitants sur le fait qu'ils recyclent beaucoup dans la cuisine, mais n'ont souvent qu'une seule poubelle dans la salle de bains, avec des déchets qui se retrouvent à la décharge alors que des éléments pourraient être recyclés. » Et pour le reste ? « Nous devons agir directement à la source, sur le packaging, comme l'interdiction du polystyrène et du cellophane et développer l'usage des couches-culottes lavables et réutilisables, car c'est quelque chose que nous ne pouvons pas recycler. »

Lire : Plastique, l'ennemi intime


Quel que soit le résultat en 2020, les efforts auront été immenses et San Francisco entraîne désormais d'autres grandes villes américaines dans son sillage. Après Seattle, dans l'Etat de Washington (nord-ouest), la ville de Minneapolis, dans le Minnesota (nord), ne recycle que 37 % de ses déchets mais s'apprête, elle aussi, à adopter l'objectif 100 %.

Lire aussi : Le système « zéro déchet » de San Francisco en 7 questions

Les centres de recyclage « communautaires » menacés


Dans la ville qui vise à recycler 100 % de ses déchets, ils sont une partie importante. Les centres « communautaires » permettent à chacun de récupérer la « consigne » encore en vigueur en Californie sur les bouteilles en plastique et en verre ainsi que sur les canettes en aluminium. Rapporter ces dernières constitue une source de revenus non négligeable pour les sans-abris et les plus modestes. Mais plusieurs de ces centres ont été contraints de fermer en moins d'un an. « De mauvais comportements ont lieu près du centre et le vol dans les poubelles du voisinage sont en augmentation », a argué Scott Weiner, conseiller municipal de San Francisco qui soutient la fermeture du « Community Center » de Market Street, le plus important et le dernier dans le centre de la ville.

Lire : La radicalisation des « anti-high-tech » bouscule San Francisco

Mais bon nombre dénoncent un effet de la « gentrification » à l'œuvre dans San Francisco. « Il y a eu quelques problèmes dans le quartier mais pas par ceux qui viennent recycler. Ils ne veulent tout simplement pas voir les pauvres qui viennent ici, dénonce Stosh Wychulus, un voisin du centre, utilisateur régulier et mobilisé contre sa fermeture. San Francisco a la plus grande inégalité de revenus et elle s'accroît à un rythme effrayant. Enlever aux pauvres gens cette source de revenus ne fera que précipiter leur fin. » Malgré tout, le supermarché Safeway, propriétaire du terrain et qui n'a pas donné suite à nos sollicitations, a donné au centre jusqu'au 1er juillet pour plier bagages. Sans qu'une solution ne soit prévue.

Si vous aussi, êtes sensible à la protection de l'environnement, et que vous souhaitez mettre en place une démarche de management environnemental, sachez que Nileo, cabinet de conseil basé au Mans peut vous accompagner tout au long de l'année à travers des conseils, audits ou formations (interentreprises, mais également sur mesure). N'hésitez pas à nous contacter par mail en écrivant à contact@nileo.fr ou en appelant directement au 09.82.43.72.85

vendredi 27 juin 2014

Comités d’entreprise et RSE : Une démarche éco-citoyenne..

Article du site rse-pro.com : 

Rédigé par L'équipe de Cadoetik

Les comités d’entreprises sont de plus en plus nombreux à s’engager dans une démarche en faveur du développement durable et jouent un rôle primordial dans la sensibilisation des salariés aux bonnes pratiques individuelles et collectives pour préserver notre planète.
De nombreuses initiatives permettent d’informer, sensibiliser et modifier les comportements de chacun afin poursuivre une démarche « éco citoyenne » au sein de l’entreprise.
Les membres élus sont ainsi amenés à piloter des actions ayant pour objet de développer des programmes de sensibilisation aux valeurs du développement durable.
Le comité d’entreprise est une instance représentative de l’ensemble des salariés et joue un rôle social et économique primordial dans l’entreprise.
Les  actions des comités d’entreprises s’inscrivent dans une démarche sociale et solidaire mais aussi environnementale de plus en plus marquée.
Les membres élus sont ainsi les acteurs de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises et s’impliquent de différentes manières pour une refonte du modèle économique global.
Les comités d’entreprises s’engagent dans la RSE  (responsabilité sociale et environnementale des entreprises) 
Qu’il s’agisse de thématiques sociétales, sociales ou environnementales, les CE mettent en place des actions destinées à réfléchir, sensibiliser, et agir qui prennent différentes formes :
  • Prendre part à des projets humanitaires
  • Promouvoir des actions visant à améliorer les conditions de travail
  • Favoriser l’intégration du handicap au sein de l’entreprise
  • Organiser des opérations de sensibilisations aux valeurs du développement durable pour que chacun puisse devenir à la fois acteur et consommateur responsable. (tri sélectif, réduction de la consommation de papier, sensibilisation aux économies d’eau ou d’énergie, remplacement des gobelets en plastique par des mugs et bouteilles..
  • Achats responsables  en favorisant des produits éthiques et écologiques…
Afin d’accompagner les membres élus des CE  dans cet engagement, un nouveau site exclusivement dédié aux comités d’entreprise voit le jour : cadeau-ce-ecologique.com propose une vaste gamme de supports de communication et de sensibilisation au développement durable et présente également un catalogue complet de cadeaux d’entreprise écologiques.

Si vous souhaitez vous lancer dans une démarche de développement durable, sachez que NILEO peut vous y accompagner. N'hésitez pas à nous contacter par mail en écrivant à contact@nileo.fr ou en appelant directement au 09.82.43.72.85

vendredi 6 juin 2014

ADR 2017, GéoTransMD, une révolution à venir

Article du site www.gmjphoenix.com (3/6/14) : 
 
http://novacom.nfrance.com/~wordpress/wordpress/wp-content/uploads/2013/11/GeotransMD1.png

Au WP 15 (Groupe de travail 15 à l’ONU sur le règlement ADR), la France et l’Allemagne travaillent sur une proposition de dématérialisation des documents de transport de marchandises dangereuses ADR/ADN/RID (GéoTrans MD).

Quand l’Allemagne étudie une proposition d’interface d’échange de données, la France souhaite, de son côté, proposer une architecture de système de communication et d’information cohérente avec les besoins des utilisateurs (expéditeurs, transporteurs, services de secours et de police..). C’est ainsi qu’est né le projet français : GéoTransMD, un projet ambitieux puisqu’il vise à devenir une norme à l’échelle de l’Europe.

Pour collecter les besoins des utilisateurs (expéditeurs, transporteurs, services de secours ..). , le ministère français a missionné une entreprise chargée de réaliser une enquête anonyme (coordonnées disponibles en bas de page) afin de prendre en compte les activités différentes, les spécificités du secteurs et des contraintes éventuelles.

A terme ce projet GéoTransMD pourra donner naissance à un site internet sécurisé. Ce dernier permettra notamment aux transporteurs de déposer des documents de transport électroniques, associer des documents à l’unité de transport du chargement à la livraison, avoir la garantie que les seules les personnes habilitées et identifiées accèdent aux documents. En parallèle, les acteurs publics auront un accès 24h/24 et 7j/7 aux données, obtenir le détail du chargement en cas de nécessité (accident ou contrôle) via les documents électroniques et également d’avoir des statistiques fiables.

Ce site internet permettra simplement à tous les acteurs de la chaine logistique (expéditeurs, chargeurs, etc..) de mettre à la disposition de leurs transporteurs les informations concernant le chargement de marchandises dangereuses de façon électronique.

GéoTransMD est une vraie révolution dans le monde du transport de marchandises dangereuses. Il veut éviter les multiples saisies des données tout au long du chargement et du transport, de permettre à chaque acteur (y compris les très petites entreprises) de la chaine logistique d’avoir un archivage des données, de gérer les alertes de seuil et les limitations sur les trajets empruntés, d’améliorer la sécurité par la transparence totale des activités de transport de marchandise dangereuses, intégrer des solutions télématiques chez certains acteurs, etc…

Avant tout cela, il y a la première étape : développer un modèle unifiées de données pour rendre le projet possible et que ce modèle soit également un modèle de sécurité validé par un organisme tiers. La deuxième étape sera de développer et d’intégrer des systèmes embarqués pour la localisation et de navigation GNSS certifié mettant en œuvre les principes du CEN Workshop Agreement CWA 16390_:2012).

En résumé il y a beaucoup de travail et d’écueils à surmonter avant l’aboutissement de ce travail. Un panel de 5 entreprises françaises ont été mandatées pour proposer au WP15 une maquette. L’objectif est un déploiement à l’horizon de l’ADR 2017 voire 2019 sous réserve que l’ensemble des pays membres du WP15 votent pour la mise en place de ce projet.

Ce projet très intéressant va, je suppose, poser de nombreuses questions aux différents intervenants de la chaîne logistique :
  • le coût du projet, qui va payer?
  • les contraintes organisationnelles,
  • mon logiciel sera-t’il compatible?
  • Devrais-je investir dans un système de géolocalisation pour mes camions?
  • etc…

vendredi 30 mai 2014

Le gouvernement annonce 25 mesures pour encourager l'usage du vélo

Article du site www.lesechos.fr (05/03/14) : 

Le nouveau plan vise à faciliter la coexistence des cyclistes et des voitures en milieu urbain.
Une « indemnité kilométrique vélo » va être testée pour encourager les déplacements domicile-travail. 
http://www.lesechos.fr/medias/2014/03/05/654496_0203351169319_web_tete.jpg La nouvelle devrait plaire aux 17 millions de Français qui font du vélo au moins une fois par semaine, et plus encore aux 3 millions qui l'ont adopté comme mode de déplacement quotidien. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, va annoncer aujourd'hui un nouveau « plan vélo » (lire ci-dessous) destiné à développer l'usage d'un moyen de transport jugé vertueux pour la santé comme pour l'environnement.

Parmi les « 25 mesures concrètes » annoncées, plusieurs visent à améliorer la sécurité (et le confort) des cyclistes. Ils vont être, par exemple, autorisés à quitter la droite de la chaussée en cas d'obstacle ou de danger (l'ouverture d'une portière par un véhicule en stationnement par exemple). Les maires auront également la possibilité d'étendre (hors intersection) le régime transformant un feu rouge en céder-le-passage, afin d'éviter aux cyclistes de poser le pied à terre.

Créations de places

Les automobilistes, eux, vont se voir octroyer la possibilité, si la visibilité le permet, de chevaucher une ligne continue pour dépasser un vélo, au lieu de rester collé derrière lui en fulminant. Se garer sur une piste cyclable sera en revanche plus sévèrement puni, par une amende de 135 euros, contre 35 aujourd'hui. Des objectifs de création de places de stationnement vélo sécurisées seront par ailleurs fixés pour chaque grande gare. Côté entreprises, l'arrêté rendant obligatoire à partir de 2015 la création de parkings à vélo dans les immeubles de bureaux disposant de places de stationnement auto devrait être publié d'ici à la fin de l'année Mais la grande innovation réside dans l'expérimentation avec des entreprises volontaires d'une « indemnité kilométrique vélo », mesure prônée par un rapport rendu récemment, afin d'encourager les trajets domicile-travail. L'indemnité sera calculée sur la base d'un barème de 25 centimes le kilomètre. Le ministère espère que les grandes entreprises qui ont fait une place particulière au vélo dans leur plan de transport, comme L'Oréal, rentreront dans l'expérimentation. Celle-ci sera ensuite évaluée par l'Ademe. 

Selon le ministère, si la mesure était généralisée avec un abattement de charges incitatif, et multipliait par 10 le nombre de trajets domicile-travail effectués en vélo, elle entraînerait un manque à gagner de 110 millions d'euros pour les comptes sociaux, mais aurait des effets bénéfiques (sur la santé ou l'assiduité, notamment) nettement supérieurs. 

Article rédigé par Lionel Steinmann

Le vélo est autant bénéfique pour l'Homme que pour l'environnement. Il permet de diminuer l'impact de l'émission de Gaz à effet de Serre pour notre planète.
Nileo est un cabinet de conseil et de formation en environnement et sécurité. Nous avons des prestations liées spécifiquement à la mobilité des entreprises. Ces derniers nous permettent de vous accompagner sur la mise en place d'une mobilité durable (plan de déplacement ou optimisation, le télétravail, etc.)
Contacter nous pour plus d'informations : 09.82.43.72.85 ou contact@nileo.fr

vendredi 16 mai 2014

Fin des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité : quels impacts sur la facture ?

Article du site www.actu-environnement.com (11/4/14) :

D'ici 2016, l'ensemble des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité pour les professionnels disparaîtra. Si les conditions de la concurrence semblent réunies pour le marché du gaz, elles le sont moins pour l'électricité.
 
Fin des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité : quels impacts sur la facture ?
Depuis le 1er juillet 2007, l'ensemble des consommateurs est libre de choisir son fournisseur d'électricité et de gaz. Cette libéralisation du marché a démarré en 1999 avec les sites industriels, s'est poursuivie en 2004 avec les professionnels et les collectivités pour s'achever en 2007 avec les particuliers.

Demandée par Bruxelles, cette ouverture des marchés de l'énergie a pourtant été timide, notamment chez les professionnels. Si seulement 23% de la consommation de gaz des sites non résidentiels est encore fournie par l'opérateur historique (GDF Suez, Tegaz ou une entreprise locale de distribution), 84% des grands sites non domestiques (41.000 sites au total) et 95% des entreprises moyennes sont encore clients chez EDF. Seuls 22% des volumes vendus à ces sites sont donc passés à la concurrence, malgré le développement des offres de marché.

La raison ? Beaucoup de consommateurs préfèrent encore dépendre des tarifs de vente fixés par les pouvoirs publics, ou manquent d'informations sur la libéralisation du marché. "Depuis le début de l'ouverture du marché, il n'y a jamais eu en France de réelle action des pouvoirs publics pour promouvoir la concurrence", estime Philippe de Ladoucette, président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), interviewé par Les Echos le 10 avril.
C'est pourquoi, pour parachever l'ouverture du marché, la loi portant la nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome) de 2010, et plus récemment la loi de consommation publiée le 17 mars dernier, ont organisé les conditions de sortie des tarifs réglementés de l'électricité et du gaz. Progressivement à partir du 19 juin 2014 pour le gaz, et à compter de 2016 pour l'électricité, les contrats à prix réglementés disparaitront, sauf pour les particuliers.

Gaz : des offres de marché attractives
A compter du 17 juin 2014, les consommateurs non domestiques raccordés au réseau sont concernés par la fin des tarifs réglementés du gaz. Les contrats des autres gros consommateurs prendront fin au plus tard le 31 décembre 2014 pour une consommation supérieure à 200 MWh par an (établissements scolaires, hôpitaux, supermarchés, bureaux, grandes copropriétés…) et au plus tard le 31 décembre 2015 pour une consommation supérieure à 30 MWh par an (PME, restaurants, commerces…).

Le fournisseur historique a obligation d'informer ses clients de la fin des tarifs réglementés une première fois mi-avril, puis six mois et trois mois avant la date de suppression des tarifs réglementés qui les concerne. A la date de fin du contrat, si le client n'a pas souscrit un contrat chez un nouveau fournisseur, celui-ci sera "réputé avoir accepté les conditions contractuelles du nouveau contrat qui lui ont été adressées par son fournisseur initial trois mois avant", indique le ministère de l'Ecologie dans une note pratique. Mais, insiste-t-il, "certaines offres de marché sont plus économiques que les actuels tarifs réglementés de vente". Les pouvoirs publics ont lancé un site Internet afin de répondre aux nombreux questionnements et de permettre de comparer les offres des fournisseurs alternatifs.

Certains clients, comme les collectivités, sont soumis aux règles des marchés publics, et devront lancer une procédure de mise en concurrence pour choisir un nouveau contrat de fourniture de gaz à prix de marché. "Vous pouvez également rejoindre un groupement de collectivités ou passer par une centrale d'achat pour contracter une offre de fourniture de gaz naturel à prix de marché", précise le ministère. Une solution qui peut s'avérer très avantageuse : depuis 2006, le Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Ile-de-France (Sigeif) procède par appel d'offres pour l'achat de gaz naturel. En 2014, cette commande groupée a réuni 445 acteurs (communes, établissements scolaires…), la plaçant comme l'un des plus gros appels d'offres européens dans le domaine de l'énergie. Résultat : une économie proche de 30 millions d'euros par an par rapport aux tarifs réglementés pour un volume de 2,4 TWh. En 2013, l'UFC-Que choisir lançait l'opération "Gaz moins cher", à laquelle 140.000 personnes ont participé, et obtenait une offre 15,5% moins chère que le tarif réglementé.

Electricité : les règles du jeu faussées ?
En sera-t-il de même pour la sortie, au 31 décembre 2015, des tarifs réglementés de l'électricité pour les consommateurs ayant souscrit une puissance supérieure à 36 kVA (tarifs verts et jaunes) ? Pas sûr : la situation est différente. EDF bénéficie toujours d'une place dominante en tant qu'opérateur historique, y compris sur le parc de production avec 85% des capacités installées. Pour rétablir une saine concurrence, la loi Nome a prévu, à partir de 2011 et pour une durée de quinze ans, un accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) pour les fournisseurs alternatifs. Ceux-ci peuvent acheter près du quart de la production du parc d'EDF (100 TWh) à un prix régulé, inférieur aux prix de gros du marché. Aujourd'hui, l'Arenh est fixé à 42€ le MWh. En 2012, EDF a cédé 60,7 TWh aux autres fournisseurs, ce qui a permis d'augmenter de quelques points la part de marché des fournisseurs alternatifs (de 25,5% à 29,6%).

Mais ce dispositif, qui doit permettre d'abaisser le coût moyen d'approvisionnement et donc la facture du consommateur, quel que soit le fournisseur choisi, est contesté par les concurrents d'EDF. L'Arenh devrait en effet augmenter, probablement au 1er janvier 2015. EDF aurait demandé de fixer son prix à 50€, pour prendre en compte la constitution d'actifs dédiés au démantèlement, une part des investissements dans le grand carénage et les capitaux non amortis. Un niveau dénoncé par les fournisseurs alternatifs, qui pourrait conduire à une "sur-rémunération de l'opérateur historique", selon l'association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode).

Sophie Fabrégat

"L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas !
Cette suppression des tarifs réglementés peut être l’occasion de faire un point sur votre consommation d’énergie, sur l’efficacité énergétique de votre entreprise...
Nileo peut vous accompagner dans l'évaluation de vos postes de consommations et l'identification de sources d’économies possibles."