jeudi 26 septembre 2013

Polluer l'atmosphère accentue la sécheresse

Article du journal en ligne www.lefigaro.fr (25/06/13) : 

En bloquant les rayons du soleil, les microparticules restreignent l'évaporation, la formation des nuages et, donc, les pluies.

Quelle est l'influence de la pollution atmosphérique (microparticules, aérosols, ozone, soufre…) sur le climat? Les études se multiplient pour tenter d'améliorer les connaissances sur ce sujet. Une grande campagne de mesures débute ainsi pour deux mois au-dessus de la Méditerranée dans le cadre du projet ChArMex. Ce projet, coordonné par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA ) et le CNRS, regroupe une centaine de chercheurs en provenance d'une dizaine de pays. «On sait que les particules réduisent le rayonnement du soleil», rappelle François Dulac, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) et coordinateur du projet. Elles ont ainsi un effet dit «parasol», inverse à celui des gaz à effet de serre en renvoyant une partie du rayonnement solaire vers l'espace. «Les particules peuvent réduire le rayonnement solaire en mer, diminuant ainsi l'évaporation et donc la formation des nuages», précise encore le chercheur. Le risque est bien sûr qu'en Méditerranée, les étés qui sont déjà plus chauds et plus secs en raison du réchauffement climatique le deviennent encore plus du fait des aérosols. «On connaît les mécanismes. Ce que l'on veut avec cette étude, c'est les quantifier.»

Une très grosse étude publiée dans la revue Nature Geoscience conforte d'ailleurs l'intérêt de ce travail. Effectuée par une équipe de chercheurs du Met Office (service météorologique britannique), elle montre ainsi comment les aérosols, dont la concentration dans l'atmosphère était beaucoup plus importante au cours du XXe siècle qu'elle ne l'est aujourd'hui au-dessus de l'Europe et de l'Amérique du Nord, ont longtemps réduit la fréquence des tempêtes tropicales sur l'Atlantique nord.

Aujourd'hui, alors que la pollution est moindre (la concentration des aérosols a commencé à diminuer en 1990), le nombre de tempêtes repart à la hausse. «Des tempêtes dont la violence est due également à la quantité d'énergie plus grande, fruit du réchauffement des eaux superficielles des océans», complète Yves Balkanski, également spécialiste de ces questions au LSCE.

Jusqu'au 10 août, avions, bateaux, ballons dérivants ou ballons sondes du projet ChArMex vont donc sillonner la partie occidentale de la Méditerranée et effectuer les mesures en complément d'observations terrestres. Elles permettront également d'étudier la qualité de l'air et la façon dont cette pollution peut être transportée sur de grandes distances.
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