lundi 12 décembre 2011

"Acheter français est devenu un geste citoyen"

Article du site www.lemonde.fr (09/12/2011) :

Alexandre Lopepe est un Européen convaincu mais, depuis six mois, il ne veut acheter que des produits français. "J'ai eu le déclic après une série de reportages sur les ravages de la production de coton sur l'environnement en Chine", explique ce Toulousain de 28 ans, informaticien dans le secteur spatial. "Je n'ai jamais été militant mais, là, je le deviens en agissant. " Claire Nahoun, elle, a eu une "révélation l'hiver dernier", se souvient-elle. "Un soir, mon fils, qui travaille en alternance dans un magasin de jouets, m'a dit que 80 % de ce que je possédais était fabriqué en Chine. Cela m'a piquée au vif", explique cette quinqua, assistante dans un cabinet d'avocats parisiens. "Depuis j'épluche les étiquettes et j'ai des surprises, comme de grandes marques de vêtements made in China. Je suis pour la mondialisation mais désormais, j'oriente mes achats."

Quant à Thierry Lehoux, gérant d'un bureau d'études à Nantes, sa prise de conscience date d'il y a un peu moins de deux ans, au coeur de la crise mondiale. "Nous avons défendu le libre-échange avec naïveté, commente-t-il. La pollution et les bas salaires sont en Asie et nous avons progressivement perdu nos industries, nos départements de recherche et même nos sièges sociaux. Je privilégie les circuits courts pour faire revenir la production en France."

Atypiques, ces consommateurs ? Bien au contraire. Selon un sondage réalisé par l'IFOP auprès de 1 004 personnes et publié lundi 21 novembre, 66 % des Français annoncent être prêts à payer un peu plus cher (5 ou 10 %) si le produit est fabriqué en France. Des déclarations d'intention, certes, mais qui se retrouvent désormais dans les faits.

Sur le Net, prompt à révéler les tendances, le site Alittlemarket double de taille tous les six mois. Il expose les productions hexagonales de 20 000 artisans - textile, bagagerie, décoration, bijoux : 400 000 visites par mois, 15 millions de pages vues. Huit clients sur dix, sondés en octobre, déclarent acheter sur le site pour faire travailler l'économie locale. "Cent nouveaux créateurs par jour demandent à être exposés sur le site", explique, encore étonné, le cofondateur Nicolas Cohen.

Cet engouement n'a pas échappé à Hervé Gibet et Fabienne Butin. Ces deux pionniers ont, parallèlement à leur travail - lui est journaliste à Paris, elle professeure de peinture à Cassis -, créé en 2008 les sites La Fabrique hexagonale et Madine-France pour aider les consommateurs à débusquer des entreprises fabriquant sur le territoire. "Au début, certains me prenaient pour un pétainiste", explique Hervé Gibet. "Moi, pour une militante d'extrême droite", ajoute Fabienne Butin. "C'est fin 2010 que la tendance s'est inversée : acheter français est devenu un geste citoyen", reconnaissent les deux protagonistes.

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